Stenza Luceï [Terminée][Editée]

Le son des lames qui s’entrechoquaient était une chose qui rassurait profondément Stenza. Un son qui lui rappelait ce qu’elle était en train de devenir, une femme puissante capable de se défendre et de défendre son Peuple. Quand le moment serait venu. Car évidemment,  elle n’était pas encore à la tête du Royaume, sa Mère restait une femme mure mais en pleine santé, la femme la plus forte du Royaume. Et c’était le dernier des souhaits de la jeune femme de la voir quitter sa vie. Stenza se mouvait autour de sa Mère, aussi rapide et fluide que son corps lui permettait de l’être pour éviter les coups avisés d’une experte. Un silence lourd, on ne pouvait entendre que le tintement du fer dans l’arène. Toutes les femmes du Royaume regardaient avec intérêt ce combat qui permettrait de prouver à tous la valeur de cette étoile montante.

Soudain on put entendre toute l’arène reprendre son souffle en même temps. Tous regardaient Stenza, même la Reine qui n’avait plus d’arme à la main, désarmée par son enfant. La jeune femme projetait une puissante Lumière autour d’elle. Elle ne pouvait ressentir que l’apaisement d’avoir gagner le combat le plus important de sa vie, celui qui prouvait qu’elle serait un jour Reine du Royaume. Et pourtant, après quelques secondes elle comprit que ce n’était pas que de la joie qu’elle ressentait, mais aussi une enivrante sensation réconfortante. Comme si elle n’était plus seule à jamais, comme si cette sensation allait l’accompagner le restant de sa vie. Et elle ne se trompait pas. Personne n’applaudit sur l’instant, personne n’osait faire quoique ce soit, même la Princesse. L’aura partit comme il était apparu, en un instant sans que cette douce sensation ne quitte la jeune femme. Et même si elle avait choqué le reste de son Royaume, un sourire triomphant s’affichait sur son visage. Elle avait réussi.

Elle ouvrit soudainement les yeux. La douce sensation ne l’avait pas quittée, plus puissante à chaque instant, au point de la réveiller après cette longue journée de fête suite à sa victoire dans l’arène. Elle ne comprenait pas ce qui lui arrivait, chose incomparable à tout ce qu’elle avait vécu et pourtant elle l’acceptait sereinement. Stenza n’était pas inquiète, ce ne pouvait pas être malsain, ses convictions lui faisaient croire que ce qui lui arrivait était normal. Puis une évidence lui fit avoir un hoquet de surprise : elle n’était plus chez elle. Toute sa vie n’était plus la sienne, elle devait partir. Elle referma les yeux, angoissée par cette soudaine pensée. Quand elle les rouvrit enfin, elle n’était plus dans sa chambre.