Piteuse réapparition

Le Centre des Archivistes

Aujourd’hui est un bon jour à l’ambassade Archiviste. Du bureau sort un arpenteur Kitsune, visiblement fatigué, tant physiquement que mentalement. À l’intérieur, par contre, l’apparent ambassadeur, un Vedalken aux quatre bras toujours en activité, semble des plus satisfaits. Il s’affaire à remettre en place son bureau, ce meuble aux tentacules métalliques lui servant à avoir en visuel un maximum d’informations. Il ne lève pas les yeux lorsqu’une nouvelle personne entre dans son bureau.

« Que puis-je pour vous ? »

Une simple question de politesse à laquelle il n’attend pas une réponse immédiate, trop occupé par son œuvre. Il ne prête réellement attention à l’Arpenteur qu’une poignée de minutes plus tard, lorsque son bureau semble enfin prêt, débarrassé des restes de carcasses qui jusque-là juraient avec les ouvrages littéraires.

« Ohh. Vous devez vous être trompée d’endroit. Vous êtes ici chez les Archivistes, pas chez les Marchands. Nous n’avons que faire d’un lapin. Vous les trouverez plus loin, en sortant. Ce sont ces vendeurs bruyants que vous ne pouvez pas manquer. »

Il reprit alors tranquillement ses activités, s’attendant à ce que l’elfe s’éclipse dans l’instant.

Le Centre des Archivistes

« Et je suppose que vous voulez une récompense ? »

Il n’avait pas détaché les yeux des notes qu’il lisait et écrivait dans le même temps. Pourquoi l’aurait-il fait ? Sa dernière réplique s’était voulue teintée d’ironie, mais sans doute était-elle trop subtile. C’est ce qu’il se dit lorsqu’il entend la réponse de l’elfe. Est-elle sérieuse ? Des soins et une arme. Pour un lapin. Il soupire, puis s’arme de toute sa diplomatie.

« Comprenez que je ne peux négocier quoi que ce soit en prenant en compte votre seule parole et… un cadavre de lapin tout à fait standard. L’hypothèse la plus probable reste que vous soyez une voyageuse novice, téméraire et joueuse qui tente de nous rouler dans le but de récupérer d’une situation qui a mal tourné. »

Il ajuste un de ses livres en hauteur, en tourne quelques pages, essentiellement blanches. Sur la couverture de l’ouvrage, on peut lire en lettres d’argent ce titre qui pose tant de problèmes à la guilde : Pthian. Alors entièrement absorbé par sa lecture – au point d’en avoir laissé ses notes en cours – il lève un doigt à l’attention d’Isiel. Sa déclaration précédente n’a que trop de sens pour la laisser s’échapper.

« Néanmoins, si je pouvais effectuer quelques tests sur cette dépouille pour m’assurer de la véracité de vos propos, nous saurons exécuter notre part. En attendant, je suppose qu’on ne perd pas grand-chose à vous donner cela. »

Sur ses derniers mots, il sort d’un tiroir – encore – un flacon semblant contenir un rayon de lumière liquide. Il le tend à son interlocutrice.

« Pour vous soigner. Cela ne marchera que sur un plan avec une bonne proportion de Mana Blanc. Cela pourrait altérer votre maîtrise du Noir le temps de récupérer. Quelques minutes, tout au plus. Comprenez que si vous vous êtes jouée de nous, ce seront vos derniers instants de répit en ce multivers. »