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Läelwen K'Strahol

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MessageSujet: ▬ Läelwen K'Strahol.   ▬ Läelwen K'Strahol. Icon_minitimeSam 18 Jan - 8:00

PRÉSENTATION
d'un Arpenteur


Läelwen K'Strahol.

Surnom/Titre : L’Exécutrice.
Age Physique : Vingt et un ans.
Race : Elfe.


DESCRIPTION PHYSIQUE


Une minute se déroula devant toi, longue, exaspérante, terriblement ennuyeuse. Tu ne savais pas quoi faire dans cette ville que tu ne connaissais pas, dans ces lieux inexplorés. Tu n'avais la connaissance de rien, de personne. Que pouvais-tu attendre alors, là, sans rien faire, les bras ballants ?

Tu ne savais pas, tu ne comprenais pas. Scrutant cette folle foule compacte qui se déversait devant toi, tu aperçus alors une personne.
Une personne différente de tout ce que tu avais pu voir jusque là. Bien sûr, nous étions tous différents, ne ressemblant  qu'à nous même, n'étant unique que par cette ressemblance qui ne correspondait qu'à soi.  Mais elle, cette jeune femme aux gestes rapides, acérés, d'une précision redoutable, elle était vraiment différente, différente de tout, différente d'absolument tout. Elle était singulière du monde que tu connaissais, sans pourtant rentrer dans le moule de cette ville exotique que tu visitais.
Tu percevais autour d'elle une aura, cette aura qui la rendait si spéciale, un filet noir, ce filament sombre et imprenable. Tu croyais voir autour de son corps danser un fil, un fil ténébreux qui s'enroulait autour de ses membres, enserrant ses mollets, enchaînant ses poignets, bloquant ses épaules fragiles. Toi, oui toi Arpenteur, tu comprenais d'où venait cela, d'où venait, d'où provenait, la couleur si foncée, qui voletait avec grâce, entourant son corps fin et maigre, si frêle. Tu savais que les origines de cet espèce de bouclier invisible, que seul toi et les autres comme toi pouvaient apercevoir, n'étaient que celles du mana, celles de la Magie des Arpenteurs, celle de l'Étincelle.
Elle était une de tes consœurs, une des représentantes de ce fait nouveau, qui frappait au hasard, sans choisir ou alors en étant si précis que les gens choisis n'avaient pas forcément grand chose à avoir entre eux. Ce n'était pas la race, la couleur de cheveux, les idéaux qui les rejoignaient, qui les rassemblaient... Alors qu'était-ce ?

Machinalement, sans réfléchir, laissant ton corps agir, tu la suivis, tu la regardas se placer en hauteur sur le toit d'une maison, puis tu la vis s'allonger et sortir un étrange fusil de précision, plantant son regard dur dans la lunette.
Tu restas sans bouger, immobile au milieu de cette rue inconnue, à la scruter sans retenue, sans vergogne. Ce regard, oui ce regard qu'elle avait, si poignant et si déchirant à la fois, qui vous implorait de détourner les yeux, qui vous l'ordonnait plutôt, qui vous donnait envie de vous agenouiller et qui vous donnait envie de demander pardon sans savoir comment sans savoir pourquoi. Ce regard, oui ce regard qu'avait les survivants. Ce regard que tu savais toi même posséder, après ce qui s'était passé, après ce moment fatidique où tu t'étais rendu compte qu'il te fallait vivre, que tu avais lutté pour ceci, puis où l'Étincelle t'avait définitivement sauvé.
Et si c'était cela, le point commun de l'Étincelle, de ceux touchés par sa lumière crépitante ? Si elle apparaissait quand tu voyais que tu devais vivre, comme cela t'était arrivé, que tu devais continuer de respirer quitte à l'imposer si les autres n'étaient pas d'accord ?

En secouant passivement la tête, tu arrêtas de fixer ses yeux sombres, deux obsidiennes aux reflets caramel, tu pouvais les voir de ta place. C'était ce regard, qui, même sans te regarder, te plongeait dans des réflexions inhabituelles qui te donnait envie de réfléchir, qui te noyait sous des mots sous des phrases involontaires, indésirés.
L'expression sévère qui se dégageait de son visage, l'expression qui tranchait avec les traits fins, ne correspondait pas, ne s'accordait pas avec ce visage sortant de l'adolescence à grande peine, provoquant un contraste saisissant, une différence étrange et incompréhensive. Tu te dis sur le moment que ceci devait sûrement l'enlaidir, qu'elle serait plus belle avec une mine reposée, douce, qui correspondrait avec ses grands yeux en amande, son nez au bout rebondi, sa bouche aux lèvres pulpeuses. Puis, en y pensant un peu plus, en t'attardant sur le sujet, sur la question, tu finis par comprendre que non, que non ça ne pourrait pas aller, parce qu'au final, tu ne pouvais rien imaginer d'autre que ses sourcils un peu froncés, que ses commissures un peu plissées dans une grimace concentrée, bien que ça l'enlaidisse.
Cependant, tu pouvais deviner la beauté derrière ces traits figés, piégés dans un masque sérieux, attentif, effroyable presque - mais à quoi bon ? En fait, elle était belle, mais pas belle comme toutes ces femmes à la chevelure dorée, au sourire bienveillant, elle était belle à sa manière, avec sa mine renfermée, ses gestes dangereux, qui tranchaient avec la couleur frivole de ses habits.

Ton attention se détacha de ce visage si surprenant, de ce visage si contradictoire, pour descendre sur son long cou tout délicat, sur ses épaules aussi légères et fines, glissant sur ses bras maigres qui tenaient fermement pourtant l'arme de précision, sur ses mains aux doigts filiformes qui s'accrochaient avec sûreté au sniper.
Tu remarquas ensuite une mèche de cheveux brunes, sombres aux reflets caramels identiques à ceux de ses yeux, lisse, égarée sur son épaule, échouée sur son coude. Tu vis à quel point sa chevelure était grande, à cet instant là. Elle lui arrivait jusqu'aux hanches de son corps étendu sur ce toit, dans d'épaisses mèches lisses ténébreuses, qui captaient le soleil et le renvoyaient dans des éclats ambrés. Bien que la partie supérieure - son crâne - était coiffée d'un original chapeau haut de forme violet, tu les trouvais jolis, joliment étendus sur ses épaules, sur son dos, se perdant sur ses hanches ou sur son fessier pour les mèches les plus audacieuses.
Sous les cheveux éclatants, sous les cheveux sombres, tu pus réussir à distinguer une robe, une petite robe aussi violette que le chapeau, avec - tu le distinguas tant bien que mal - une masse de dentelles qui se perdait sous la jupe qui lui arrivait à mi-cuisses, ses genoux recouverts de bottes brunes lacées avec soin.

Tu te la représentas sans peine en train de les faire, penchée avec son visage trop sérieux, trop absorbé, comme constamment préoccupé par de quelconques pensées badines mais tellement plus importantes que le reste. Tu te la représentais parfaitement, sa robe sans manches à la teinte presque criarde, ses cheveux jetés derrière ses épaules frêles, faisant ses lacets en s'aidant de ses bras maigres pour chausser ses jambes maigres, une moue concentrée quotidienne sur ses traits.


Puis tout cela disparut, tout ceci s'effondra, des cris retentissants, des hurlements se pointant, une grande agitation montant dans la folle foule compacte. Le charme rompu se brisa, se cassant contre les parois que formaient les voix humaines trop aiguës par la peur, par la consternation.  En te rapprochant, tu la quittas du regard, pour voir, pour savoir ce qu'il se passait.
Un corps au sol, inerte,  baignant dans une flaque s'agrandissant de secondes en secondes, formant comme une auréole malsaine autour du cadavre qui s'agitait de quelques spasmes irréguliers et d'apparence douloureux. Un éclair apparut dans ton bon esprit, cette jeune femme si différente, si sérieuse, ensevelie sous sa concentration, ses yeux ne fixant que la lunette de précision, dans laquelle elle visait...
Tu eus l'intelligence de relever ta tête, brusquement, rapidement, pour tenter de l'apercevoir, cette tueuse, cette inconnue qui tuait des gens.
Seulement, elle avait déjà fuit, s'était déjà éclipsée ; par conséquence, tu n'eus le temps de ne voir que ses cheveux voler dans les airs tandis qu'elle descendait de son perchoir pour se mêler à la folle foule compacte et disparaître pour de bon. Dans un élan tu la suivis, se lançant à sa poursuite, à la poursuite de cette jeune femme trop fine et trop sérieuse, à l'extravagant chapeau.


MANA - MAGIE

   
Description pouvoir.
   Elle t'avait dit qu'elle n'était jamais tombée malade, et cela ne t'avait pas semblé étrange, parce que la conversation coulait d'elle même, naturelle et fluide. Le fait qu'elle n'ait jamais été souffrante d'une quelconque maladie n'avait pas fait tilt dans ton esprit, ainsi, tu n'avais pas fait le rapprochement. Le rapprochement entre son immunité aux virus et son corps maigre, faible, qu'elle possédait. Le rapprochement entre sa capacité à ne pas être malade, même en vivant sur un monde où la peste y serait, et la faiblesse évidente de ses jambes et de ses bras fins. Mais maintenant, maintenant qu'elle était loin de toi, que tu réfléchissais à ses propos, aux éventuelles phrases qu'elle n'avait dites mais qu'elle attendait que tu comprends, tu te rendais compte qu'elle avait en elle le Mana Noir de la Contamination. Son destin te semblait tracée pour cette voie : déjà, avant qu'elle n'ait connaissance du monde des Arpenteurs, elle empoisonnait ses balles, avec un venin de serpent. À présent, elle n'en aurait plus besoin, n'est-ce pas ? Si elle voulait, il lui suffisait de se concentrer, de toucher la balle voulue, et de lui transmettre de sa force sombre et contagieuse. Seulement... En avait-elle conscience ?


MANA - MAGIE

 
Description pouvoir.
  L'Exécutrice, en voilà un bien joli nom, non ? Elle te l'avait présentée en premier, d'abord cette arme redoutable, puis ensuite elle même, comme si ce fusil de précision valait mieux qu'elle, comme s'il était plus important, plus cher. Comme s'il était une véritable personne. D'ailleurs, tu ne doutais pas un seul instant qu'elle le considérait comme tel. Elle y semblait tellement attaché, tant qu'elle parlait de cette arme telle l'objet le plus précieux qu'elle pouvait avoir. Quand elle t'expliqua que c'était bien le cas, tu ne sus quoi dire. C'était un peu étrange, non ? Apparemment, c'était grâce au nom du fusil qu'elle avait reçu son surnom, son surnom de tueuse. Avec un regard tendre pour son sniper, elle t'avait aussi dit qu'elle était capable de le réparer avec les matériaux et le temps nécessaires, ainsi que de créer d'autres armes comme Exécutrice. La lumière s'était alors faite dans ton esprit, tandis qu'un mot en avait surgi. Artéfact. Son arme était devenue - ou alors l'était peut être déjà - un Artéfact suite à son contact prolongé avec sa détentrice qui était une Arpenteuse et qui possédait donc du Mana en elle. Précisément, le Mana Noir.


TEST RP

Si tu avais réussi à la retrouver, ce n'était que grâce à ce chapeau justement. En fait, tu avais tourné en rond pendant quelques heures dans cette ville que tu connaissais absolument pas, avant de te rendre à l'évidence, de reconnaître les faits : tu l'avais perdue et elle t'avait semé.
Elle était rusée, tu lui reconnaissais cela sans aucun problème.

Parfois, dans cette course poursuite éprouvante, tu l'avais retrouvée, mais jamais plus de quelques secondes, car tu finissais toujours par la perdre de nouveau dans les dédales de cette ville trop grande et trop remplie, tant elle filait vite. Une fois, pendant une malheureuse fraction de secondes, tu avais croisé son regard, son regard noir et sérieux, qui pourfendait ton âme en deux, ne laissant derrière lui plus que des débris incertains. Sur le coup, tu t'étais stoppé net dans ta course, manquant de trébucher.
Puis elle s'était détournée, comprenant que cette présence qu'elle ressentait c'était toi, toi qui la suivait, qu'elle était suivie, faisant décrire à ses cheveux un arc de cercle dans les cieux, commençant à accélérer l'allure. Le contact rompu, l'étrange énergie qui passait entre vous partie, les fils ténébreux dansant encore autour d'elle, tu avais recommencé à suivre sa trace sa piste, avec conviction, avec désespoir.

Au final, lorsque la nuit était tombée, tu avais abandonné et pris la direction d'une auberge. Et là, à une fenêtre, tu avais vu l'ombre de ce chapeau en haut de forme, de ce chapeau extravagant, accompagné d'une cascade de cheveux. Elle, c'était elle, tu la retrouvais enfin.

Sans la moindre once d'hésitation, tu entras dans cette auberge, y pris une chambre et te précipitas à l'étage. Tu poussas la porte de la chambre qui possédait la troisième fenêtre sur le mur sud du bâtiment, te préparant à bondir sur la jeune femme afin qu'elle ne puisse s'échapper une nouvelle fois - tu étais fatigué de courir dans toute la ville après tout.
Cependant, elle ne fit rien de ceci, elle eut une moue surprise, ses traits trouvant une jeunesse peut-être enfouie, ses yeux s'agrandissant par la stupeur, ses lèvres formant un O inquiet. Ainsi, elle ressemblait à un animal pris au piège, et la comparaison te sembla touchante. Pour ne pas lui faire plus peur, tu levas tes mains en l'air, pris un ton doux et dis que tu ne voulais que discuter.
Le reste, tu l'oublias, devenant impossible pour toi de savoir comment vous étiez arrivés à parler de sa vie, de vos vies d'Arpenteurs. Pourtant, tu seras capable de te souvenir avec une justesse incroyable de la mine sérieuse entachée par la mélancolie de son visage, par la douleur dans les moments durs, de ses yeux obsidiens, de sa voix un rauque mais singulièrement douce. Et cette aura qui l'entourait, la protégeant presque, insondable, profonde et ténébreuse, noire, de son fil, invisible, continu qui tournait tournait autour d'elle, de son corps maigre.

Dans ta mémoire, tu ne retins que le plus important, que le plus proche de tes aventures personnelles, même si tu pouvais te souvenir globalement du reste, de son enfance joyeuse où elle apprenait à maîtriser les armes focales de précision, comme son fusil, de son adolescence volée par le titre de chevalier qu'elle obtint tôt - trop tôt -, de ses années incertaines où elle décida finalement de devenir une tueuse à gage. Mais tout ceci, tout cela fut noyé dans la souffrance qui perçait la voix de la jeune femme quand elle raconta l'année qui l'avait décidé à faire son métier.
Le plus important.

« C'était arrivé bien trop tôt, bien trop rapidement pour moi. Bien que cela découlait de l'ordre des choses, je ne savais quoi en faire. J'étais brusquement passée d'enfant timide et agaçante à une adolescente demandée et respectée. Les requêtes qu'on me faisait, les demandes qu'on me posait, les missions qu'on me donnait. Ce n'était qu'un jeu pour moi : un jeu qui m'amusait follement, en plus. J'étais heureuse de faire partie de ce joyeux monde, de ce monde joyeux en apparence du moins. Au fond, si je n'avais pas été aussi contente de savoir que l'on acceptait le fait que j'existe et que je sois ainsi faite - j'étais bien trop maigre à leurs yeux, les faisant s'imaginer que mon père ne me nourrissait pas, ce dernier m'en voulant ensuite -, tout ceci ne serait jamais arrivé. Ils m'envoyaient sans cesse faire de quelconques actions qui me semblait innocentes à l'époque - détruire un pont, libérer des personnes, en capturer d'autres, récolter quelques informations sur le fief voisin, ... - mais qui en faite n'étaient rien d'autres que des actions visant à comploter contre le Roi.  Le but de tout ceci, l'aboutissement de tout cela, ce n'était rien d'autre que la volonté de prendre la place sur le trône. Mon père, que je ne chérissais pas particulièrement, que je ne connaissais pas vraiment non plus ayant été élevée par une nourrice, n'avait en lui que l'âme d'un sombre conspirateur. Toutes ces choses que je faisais, toutes ces choses qu'un chevalier était prétendu faire pour son fief, tout cela était faux. Chaque jour qui passait rendait les ordres que je recevais plus ténébreux, plus inhumains. Tant et si bien qu'on finit par m'ordonner de tuer un autre Seigneur. Que pouvais-je faire ? M'arrêter ? Cela aurait signé mon exclusion : mon père se serait débrouillé pour m'exclure, afin de me punir de ma désobéissance. Je le savais déjà, à cet époque, que refuser aurait été la mauvaise solution. Mais je ne pouvais tuer un homme de sang froid, un homme que je connaissais de surcroît. C'était aussi la mauvaise solution. Finalement, la bonne solution n'existait pas, ou du moins elle ne m'apparaissait pas. Tu dois penser que j'aurais pu fuir. Fuir, du haut de mes dix-sept ans ? Certaines personnes le font. Mais les personnes qui sont combattives, qui croient en la vie autant qu'elles croient en elles, bravant les interdits, repoussant les limites. Juste pour vivre selon ses propres règles. Je n'étais pas comme ça ; je ne le suis toujours pas.  Je n'ai pas cette foi inébranlable en la vie, cette croyance qui nous donne l'envie, l'envie d'avancer, l'envie d'aller plus loin. L'envie de vivre parce qu'on croit à la vie. Je ne suis pas courageuse, je ne suis pas ce genre de personne. Je n'avais pas tenu tête à mon père. J'étais allée tuer l'homme qu'il m'avait ordonné de tuer. Sans rechigner. Sans me plaindre. Trop heureuse de voir cette lueur de contentement dans ses yeux, que je pensais être bêtement une lueur de fierté. Au moment d'appuyer sur la gâchette, j'avais juste fermé les yeux. Fermer les yeux pour prier que j'allais me rater. J'aurais pu faire exprès, j'aurais pu mais je ne l'avais pas fait, refusant simplement de rater intentionnellement une cible. Car c'était ce qu'était devenu ce Seigneur, ce Baron, pour moi : une cible. Seulement une cible sur laquelle on tire dessus. Je n'avais pas pleuré. Je n'avais pas crié. Je ne m'étais pas effondrée. Pourtant, c'était ce que j'avais cru que j'allais faire. Je m'étais découverte un sang-froid incroyable, ce jour là. Mon souffle ne s'était pas accéléré. Mon cœur ne battait pas plus vite. Mes mains ne tremblaient pas. J'étais comme à l'ordinaire, simple dans ma tenue noire qui moulait mes maigres membres. Je m'étais relevée avec silence, m’éclipsant rapidement, fuyant discrètement. Mon père avait eu vent de la nouvelle avant que je ne lui revienne, et il m'avait serrée dans ses bras avec un large sourire pour la première fois. Il m'avait dit : « J'ai toujours su qu'on était pareils, tous les deux. On se comprend parfaitement ! ». J'avais opiné de la tête, sans rien rajouter, en ne pouvant réprimer un sourire de satisfaction. J'avais commis un meurtre, j'avais tué un être humain. Mais qu'était ce, comparé à cet élan d'affection de mon paternel ? Rien. Rien de plus qu'un acte commis à la volée, comme un vol. Enfin, c'en était un, j'avais volé la vie de cet homme. Je m'en fichais éperdument, profondément, j'avais eu ce que j'attendais : l'amour de mon père. Il m'invita à sa table, me faisant l'honneur de manger avec lui le midi et le soir d'une journée, de rester avec lui durant ses préoccupations, me laissant découvrir l'homme qu'il était. Je le trouvais charmant, avec un humour noir qui me gêna au départ et que je finis par apprécier à la fin. La nuit vint sournoisement, m'obligeant à aller me coucher, aussi fatiguée que je puisse être en ce soir. Les remords apparurent alors, m'attaquant sans pitié, laissant déborder ses larmes que je retenais depuis le meurtre sans m'en rendre compte. J'étais terrorisée. J'étais pétrifiée. J'avais tué un homme, mais ce n'était pas tant cela qui me mettait dans mes tous états, plutôt la révélation de voir la facilité avec laquelle on pouvait attenter à la vie d'une personne. Plutôt la découverte de ce frisson glacé qui me parcourait alors que je me sentais étrangement plus grande. Plus sage, aussi, bien que j'ignorais totalement pourquoi. Oui, pourquoi, comment pouvais-je m'en sentir plus sage, de cet acte commis, de ce vol effectué, de ce crime aussi grave ? Mes larmes sillonnaient cruellement mon visage, creusant comme des fosses sur mes joues creuses. Des fosses que, petit à petit, je remplissais du sang de mes victimes, que chaque jour passant je tuais toujours encore plus. C'était un cercle infini, un cercle vicieux, et dans lequel je m'étais enfermée sans rien demander à personne. Toute seule, comme une grande, je m'étais construite une prison aux murs de glace et de sang. Une prison qui me faisait vivre. »

Tu te souviens encore aujourd'hui avec une précision déconcertante de l'unique soupir qui avait franchi ses lèvres, les souillant et les rendant étrangement distantes, tandis que la couleur vermeille de tout ce sang semblait se peindre sur leur délicatesse.  Elles s'ouvrirent de nouveau pourtant, prêtes à délivrer encore une fois leur message ancien, qui portait les traces du passé.

« Un soir, ma mission tourna mal. Je ne sus pas comment, et même maintenant je ne sais pas, mais quelque chose ne se déroula pas comme prévu. J'étais censée devoir assassiner un maire devenu trop important (finalement, j'avais fini par en faire mon métier, c'était si facile après tout), lors d'un de ses discours auxquels il s'abandonnait en plein air, lorsque le ciel devenait noir et qu'il n'était éclairé que par les feux des projecteurs. Il suffisait que je me place sur un toit, que je prépare mon sniper, puis que je tire ma balle mortelle, qui ne ferait d'abord que la douleur d'une petite piqûre, puis qui deviendra folle et causant la souffrance amère de la mort survenant lentement et perfidement. Je ne sus pas ce qui rata, mais une fois la détente pressée, tout s'assombrit, l'air devenant plus lourd, plus... dangereux. Les ténèbres déjà omniprésentes se foncèrent un peu, laissant définitivement place aux noirs profonds des nuits éternelles. Les regrets qui m'attaquaient ? L'idée me fit rire. Et dans mon rire soudain, je ne remarquai rien, je ne remarquai pas ces déplacements de foules au pied du bâtiment où je m'étais installée sur son sommet, je ne remarquai pas que certains grimpaient pour me rejoindre. Ils m'avaient vue, et à cet instant là, la seule funeste pensée qui envahissait leur sombre esprit, c'était de m'attraper pour me faire rôtir sur un bûcher. C'était ainsi que l'on tuait les hors la loi, dans cette ville. En les brulant vifs, laissant leur âme se consumer, se déchirer, devant les yeux avides de souffrance, assoiffés de douleur. En même temps, alors que leur esprit était partagé avec cette haine brûlante, ils réclamaient justice, ils réclamaient désespérément d'être libérés de ces mêmes plaies dont ils aimaient se régaler. Ils étaient des idiots, des véritables idiots, et je ne dis pas ceci à la légère : tout ce qu'ils voulaient, c'était ma mort. Ils n'avaient cure de savoir qui j'étais, d'où je venais, tout ce qui les intéressait, c'était la particulière odeur de la chair brûlée. Pour servir d'exemple, voyons. Pour que le jeunes voient mes cendres, pour qu'ils sachent que tuer mène à la mort. Mais ce qu'ils, eux, ceux qui voulaient me brûler, espéraient secrètement, dans leur cœur, c'était que ma fin tragique en fasse se rebeller certains. Que parmi ces enfants stupéfaits, certains réfutent cette politique, la refusent, pour devenir des hors la loi, et pour finir brûler comme moi. Dans ce ciel qui reflétait les étoiles brillantes et joyeuses, je me vis clairement, sur le bûcher, hurlant ma peine, criant ce que faisaient les flammes affamées sur ma peau blanche. Je pus me distinguer sans soucis parmi les étoiles, moi ou plutôt mon cadavre fumant encore du brasier qui m'avait dévorée, et je compris avec une certitude effrayante que si je me faisais attraper j'allais mourir. Mourir... Cela se raccrochait tellement au mot tuer, à ce mot que je connaissais si bien, qu'à cet instant me revenait en pleine figure. Volte-face. Volte-face pour échapper aux marées humaines qui s'échouaient sur ce pauvre toit. Sauter. Sauter dans le vide pour ne ratterrir que maladroitement sur mes jambes frêles. Courir. Courir pour vivre. Dans mon esprit, alors que les images de mon corps enflammé dansaient encore sur mes pupilles, je n'avais plus que l'idée de survivre. Je n'avais plus que ce désir violent, qui ne pardonnait pas, de continuer à respirer, de continuer à faire ce que j'aimais - oui, avec le temps, les assassinats avaient pris un goût... voluptueux dont je ne pouvais plus me passer. Je n'avais d'autre choix que celui de vivre, rien d'autre que celui de courir pour sauver ma peau, ma pauvre peau blanche, qui étincelait peut être un peu à la lumière de la Lune naissante. Alors que ils .... »

Ses yeux avaient pris une teinte un peu plus claire, tandis que sa survie était mise à mal, que curieusement tu remarquas tout de suite. Ce n'était pourtant qu'un détail, insignifiant détail, mais ton œil un peu fatigué le distingua immédiatement. Étrange, comme cela pouvait te sembler important, alors que ceci ne l'était pas vraiment...
Pour ce misérable détail, tu avais même raté quelques mots de sa précieuse histoire, tant et si bien que tu te dépêchas de te replonger dedans, tachant d'oublier ce changement de nuance qui te paraissait si important, si fort, si essentiel, comme si à lui seul il pouvait représenter des choses extraordinaires, des choses folles et magiques.

« ... je compris ce que cela faisait, de recevoir une balle. Heureusement pour moi, ce ne fut que mon épaule qui fut touchée, mais ceci m'était suffisant pour m'écrouler sur le sol, la bouche tordue par un cri de souffrance que je tentais de réprimer. J'avais horriblement mal, alors que mes lèvres se serraient pour ne pas laisser échapper ce cri de douleur pure que je ressentais, alors que mon épaule me donnait l'impression d'avoir été déchiquetée. C'était cuisant, éprouvant, de sentir un pincement aussi fort à un seul endroit au départ, puis dans tout le bras et le torse ensuite. Cette balle était la première, et la seule jusqu'à présent, que je n'eus jamais reçue : cette expérience nouvelle m'était profondément désagréable. J'aurais préféré - de loin ! - n'avoir jamais pris cette fichue balle qui me faisait tourner la tête, cette fichue balle qui me donnait envie de vomir, de recracher le peu que j'avais l'habitude de manger. Une nouvelle fois, j'eus la même... vision qu'il y avait quelques instants : celle de mon corps en train de se consumer, celle de ma chair en train de brûler sans pitié, celle de ma mort. Une nouvelle fois, j'eus ce besoin impérieux de vivre, ce sentiment qui m'ordonnait de me relever pour me remettre à courir, de me battre jusqu'au bout, de ne rien laisser tomber. Cette émotion si particulière qui me fit lever, puis qui fit de nouveau fonctionner mes jambes, sans que je ne sente rien, sans que je ne remarque rien, pour la deuxième fois de la soirée. J'avais appris sommairement le plan de la ville si jamais je devais m'enfuir, comme dans ce cas là, mais dans ma précipitation, rien ne me revenait, tout disparaissait, chaque rue, chaque voie, s'effaçaient de mon esprit pour devenir totalement anonymes. Alors, ce fut le hasard qui décida de ma vie, qui me prit les différentes ruelles. Qui me fit arriver dans une impasse. Je n'eus même pas le temps de me retourner pour faire demi tour qu'ils étaient déjà là, derrière moi, avec leur hache et leur hallebarde, prêts à me les enfoncer dans les moindres parcelles de peau que je possédais. Brusquement, l'adrénaline ressentie tomba, d'un seul coup violent, provoquant l'étrange effet de se réveiller d'un rêve pour se retrouver dans le cauchemar de la réalité, où je souffrais, où mes dents se serraient pour ne pas laisser échapper la plus petite plainte, où mon cœur battait trop vite. Il y eut un homme, barbu, un peu imposant, qui fit un pas pour se rapprocher de moi, lentement, dangereusement, un long couteau effilé dans sa main, un sourire grotesque sur ses lèvres fines. Il y eut un deuxième, un troisième, puis ils finirent par tous s'avancer, toujours plus proche de moi, toujours plus proche de mon corps, de ce corps qu'il rêvait de mettre sur le bûcher. Pour chaque pas qu'ils osaient faire, j'en faisais deux en arrière ; seulement, je me retrouvai bien vite acculée contre le mur, ce mur infâme qui se dressait entre moi et la vie. C'était trop bête, c'était trop stupide. Moi je voulais vivre, je voulais vivre une vie que tous ceux que j'avais tué ne pouvaient plus vivre ! Je voulais qu'ils vivent à travers moi, je voulais qu'ils puissent partager mon quotidien, pour comprendre pourquoi je l'avais fait, pourquoi j'avais appuyé sur la détente... Mais voilà ce que l'on proposait ? Finir brûlée vive, pour servir d'exemple à certains et pour en faire rebeller d'autres, afin qu'ils aient d'autres criminels à arracher salement la vie ? Je côtoyais sans cesse la mort, c'était ma meilleure coéquipière après tout, celle à qui j'envoyais des gens dont des personnes ne désiraient plus dans ce monde, pourtant je ne l'avais pas acceptée pour moi même, je refusais de me livrer à elle. J'étais trop jeune, si jeune et si vieille en même temps ! Je ne sus pas tout de suite ce qui se passa, je ne compris pas, e ne connaissais pas, le phénomène qui survint. »

Ses yeux qui changèrent encore de teintes t'intrigua une deuxième fois, bien que la teinte soit devenue beaucoup plus foncée que claire, abandonnant d'ailleurs la pâleur innocent pour revêtir le noir éternel des survivants, celui qui vous dit de vous taire et de les laisser tranquilles. Ton regard se posa ensuite sur ses mains crispées, qui, les doigts repliés, devenaient blanches sous la pression qu'elles exerçaient l'une sur l'autre.
Tu ne sus pas tout de suite comment tu devais interpréter ceci : cela voulait-il dire que ces souvenirs étaient trop mauvais à se rappeler, ou plutôt que le mystère n'était pas résolu et que cela l'énervait ? Ou encore, qu'elle ne savait quoi en penser ? Qu'elle avait peur que cela se reproduise ? Une petite voix dans ta tête te souffla que c'était plus que compliqué, plus à dur à comprendre.

« Il y eut comme un grésillement en moi, j'avais l'impression que quelque chose grésillait, dans mon corps. Bien sûr, j'eus d'abord peur. Qu'était ce donc ? Pourquoi y avait-il une télé chose ? Mais toutes mes questions étaient noyées dans la peur plus grande, intense, véritable, que je ressentais, alors qu'ils s'approchaient toujours un peu plus. Bientôt, ils n'avaient qu'à tendre le bras pour me cueillir comme l'on cueillait une fleur. Le grésillement devint plus fort, comme s'il ne supportait pas d'être mis à l'écart, se transformant en une multitude de fourmis qui parcoururent mon corps en quelques secondes, avant de recommencer encore et encore, toujours plus fort. Mes oreilles me sifflaient, aussi. Sauf que, dans ma détresse d'être au bord de la vie, je n'y prêtai guère garde, trop occupée à contrôler mon visage, à le laisser avec cette expression si sérieuse et si neutre, comme si je n'éprouvais rien, rien de plus que la sévère intention de ne pas pourrir sur leur bûcher. J'allais mourir, j'allais mourir, j'allais mourir. Tendre mélodie qui résonnait à mes oreilles, délicate musique qui berçait mes derniers moments. Puis, tout se brisa. Cette volonté de vivre, ce grésillement devenu fourmis, ce devoir de restait sérieuse et sans émotions - il n'y avait plus que la douleur. Ce fut comme si quelqu'un me les arracha des mains pour les jeter contre le sol, avec tant de violence, tant de haine que je fus prise d'un brusque frémissement, qui me parvient de mes pieds jusqu'à mes cheveux. Et qui, lorsqu'il se perdit dans les pointes de ces derniers, fit ouvrir ma bouche, légèrement, juste assez pour pousser un hurlement, un long hurlement, qui me fit coller mes mains ensanglantées sur mes tempes, qui me fit hurler au désespoir, les yeux écarquillés devant eux. Qui fit revenir le grésillement, plus fort, tellement plus fort !, qui sembla allumer une... flamme en moi, prêt de mon cœur. Avant que mon cri ne meure sur mes lèvres, tout avait disparu autour de moi, et je me retrouvai dans un lieu totalement inconnu. »

Là, tu compris, tu compris qu'elle était comme toi, qu'elle était ton identique en quelque sorte, que vous aviez la même tâche à accomplir.
Tu fis aussi le rapport entre ce que tu venais de comprendre, son histoire, et un vieil incident qui s'était produit il y avait environ une semaine. Une ville qui avait touché par une espèce de maladie étrange, inconnue jusque là, et où il n'y avait aucun survivant. Si les autorités s'en étaient rendus compte, c'était grâce à des voyageurs qui passaient pas là, et qui ne savaient pas si il était normal ou non qu'une ville soit ainsi dévastée par une maladie mystérieuse. Et si... La cause de la maladie, c'était elle ? À cause d'un Mana incontrôlé ? Ce n'était que des suppositions, mais tu te doutais bien de la vérité. Le pressentiment que, encore une fois, c'était plus compliqué, revint, avec une pointe curieuse de terreur. Sur le coup, la jeune femme si sérieuse, pourtant belle, te paraissait ressembler à un Démon innocent. Lorsqu'elle riva ses yeux sombres, qui avaient presque pris la teinte d'un noir d'encre et imperméable, ils te transpercèrent, sans que tu saches quel était ce message qu'ils semblaient vouloir délivrer.


AUTRE

Désolée du retard. ;w;

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